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Ulm-LSH / Jourdan-SHS
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Le fonds ancien scientifique de la bibliothèque : focus sur les sciences naturelles.
Dès sa création en 1810, la bibliothèque de l’École normale est un organisme unique destiné à recevoir des collections à la fois littéraires et scientifiques. Ces fonds sont alimentés par des acquisitions ou par des dons de professeurs enseignant à l'École.
Les livres de sciences qui intègrent les collections reflètent alors le grand dynamisme des recherches menées à l'École polytechnique, à l'École des Mines ou au Muséum d'Histoire naturelle, par exemple avec les éditions de Siméon-Denis Poisson (mathématiques), René-Just Hauÿ (minéralogie), Joseph-Louis Lagrange et Pierre-Simon Laplace (mathématiques et astronomie), et Jean-Baptiste Biot (physique). En 1834, le legs de l’État à la bibliothèque de l'École d'une partie de la collection du naturaliste Georges Cuvier apporte de nombreux livres de botanique, zoologie, paléontologie. Les acquisitions se multiplient sous la monarchie de Juillet, puis leur nombre ralentit peu à peu.Vers 1850, les collections littéraire et scientifique se séparent progressivement, avec notamment l'instauration du système de cotation initié par Philippe Le Bas en 1853. Pour les sciences naturelles, les cotes S N classent ainsi les ouvrages selon les thématiques suivantes : la botanique (S N b), les dictionnaires ou ouvrages divers (S N d), la géologie (S N g), et la zoologie (S N z).
En 1863, sous la direction de Pasteur, la séparation entre les deux filières est effective avec la création de la bibliothèque des sciences, gérée par un agrégé préparateur de mathématiques ; les acquisitions de livres scientifiques demeurent cependant centralisées. Progressivement, les bibliothèques de laboratoires sont créées (géologie, physique, zoologie, botanique) ; et c’est en 1880 qu’elles prennent véritablement leur autonomie lors de leur installation dans les nouveaux bâtiments de la rue Lhomond.
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Pietro de Crescenzi (1230-1320?)
De omnibus agriculturæ partibus, & de plantarum animaliumq; natura & utilitate lib. XII. non minus philosophiæ & medicinæ, quàm œconomiæ, agricolationis, pastionuḿq[ue] studiosis utiles. Per longo rerum usu exercitatum optimum agricolam & philosophum Petrum Crescentiensem principem Reipub. Bononiensis, probata fide & doctrina conscripti ad Carolum Sicilie regem, ante an. CXXX. Ad autoris tempo rescripta exemplaria denuò collati & emendati.
Bâle : Heinrich Petri, 1548.
Reliure 16e siècle (reliure restaurée), basane brune, dos à quatre nerfs refait, plats refaits avec report d'une partie du décor à encadrement estampé à froid.
L'exemplaire porte une ancienne note ms. en français au verso de la page de titre : biographie de l'auteur et histoire de cette édition.
Bibliothèque Ulm-LSH, S N d 3 4° -
Pietro de Crescenzi est un magistrat et un agronome natif de Bologne, et l’auteur du premier traité d’agriculture produit depuis l’Antiquité : le Ruralium commodorum opus, rédigé entre 1304 et 1309 environ. Le texte, écrit en latin et en prose, est composé de douze livres dans lesquels sont développées plusieurs thématiques telle que l’agronomie générale, la céréaliculture, l’arboriculture, la viticulture et l’horticulture. Crescenzi s’appuie à la fois sur son esprit de synthèse et sa connaissance encyclopédique des auteurs latins comme Caton l’Ancien, Varron, Palladius et Columelle, mais aussi des byzantins tel Burgundio de Pise et Constantin VII Porphyrogénète (notamment pour l’étude de la viticulture et de la vinification), et à la fois sur son expérience personnelle et sur son savoir-faire acquis en gérant sa propriété d’Olmo, un domaine d’une vingtaine d’hectares situé dans la campagne bolonaise. L’ouvrage connaît rapidement un grand succès en Europe, et les traductions se multiplient : dès 1350, l’Opus ruralium commodorum est traduit en italien ; à la demande du roi Charles V, le manuscrit français est produit en 1373 sous le titre Rustican ou Livre des proffiz champestres et ruraulx. Aujourd’hui, on conserve environ 130 manuscrits, mais l’original a disparu.
Le succès du traité est tel que l’édition latine princeps est imprimée en 1471 à Augsbourg, soit une vingtaine d’années seulement après les débuts de l’imprimerie. Notre exemplaire, intitulé De omnibus agriculturæ partibus, et de plantarum animaliumque natura et utilitate lib. XII., est la dixième édition parue en 1548 à Bâle chez l’imprimeur Heinrich Petri (qui avait déjà publié une édition in-4 en 1538). On relève sur la page de titre et au colophon la marque typographique de ce dernier gravée sur bois : une main avec un marteau, émergeant des nuages, tape sur un rocher en envoyant une flamme attisée par le vent. L’ouvrage est illustré de 189 vignettes joliment gravées sur bois dans le texte et représentant les plantes et les animaux, les travaux agricoles, l’élevage (en particulier du cheval), l’art vétérinaire, et la chasse. -
Henri-Louis Duhamel du Monceau (1700-1782)
Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre. Par M. Duhamel Du Monceau,… Tome premier [- second].
Paris : Hippolyte-Louis Guérin et Louis-François Delatour, 1755.
Reliure 18e siècle, veau marbré, dos à cinq nerfs, pièce de titre et de tomaison en maroquin rouge, décor doré, double filet doré sur chant, tranches mouchetées de rouge, gardes de papier tourniquet.
Marque de provenance : cachet « Ecole normale. Université de France ».
Bibliothèque Ulm-LSH, S N b 7 (1) 4° -
Le Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre est un fragment d’une entreprise plus vaste qui est celle du Traité général des forêts. Il a été rédigé par Henri-Louis Duhamel du Monceau qui a été parmi les figures scientifiques les plus importantes du 18e siècle aux côtés de figures aussi marquantes que Buffon, Jussieu ou encore Lavoisier. Ce n’est pourtant pas en botaniste qu’il va s’intéresser aux arbres mais en Inspecteur général de la Marine où il est nécessaire de connaître, d’utiliser et de travailler le bois. Cette vaste entreprise a fait de Henri-Louis Duhamel du Monceau le père de ce qu’on appelle aujourd’hui la sylviculture. Les différents genres de bois sont décrits avec leurs espèces ainsi que leur culture et leur usages. L’ensemble des descriptions est illustré par des planches de botanique de pleine page ainsi que par des vignettes gravées sur cuivre. Le Traité des arbres devient un ouvrage de référence dans toute l’Europe s’inscrivant ainsi dans le foisonnement des idées du Siècle des Lumières.
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Aubert Aubert Du Petit-Thouars (1758-1831)
Histoire des végétaux recueillis dans les isles australes d’Afrique par Aubert Aubert Du Petit-Thouars. Première partie contenant les descriptions et figures des plantes qui forment des genres nouveaux ou qui perfectionnent les anciens.
Paris : Thurneysen fils, 1806 [De l’imprimerie de Levrault].
Marque de provenance : cachet « Ecole normale. Université de France ».
Bibliothèque Ulm-LSH, S N b 11 4° -
Aubert Aubert du Petit Thouars accompagne son frère, Aristide, en janvier 1792 pour rechercher Jean-François La Pérouse disparu depuis quatre ans. Aubert Aubert s’arrête à l’île de France – actuelle Ile Maurice - et en profite pour étudier la flore du pays. Il continue sa route vers l’Ile de Madagascar puis vers les îles Mascareignes. Ce sont près de 2 000 plantes qu’il va ramener en France après dix années passées dans les îles australes. Dans un premier temps, il publie le résultat de ses découvertes dans une Histoire des végétaux recueillis sur les isles de France, La Réunion (Bourbon) et Madagascar (1804) avant de publier une autre édition sous la forme de l’Histoire des végétaux recueillis dans les isles australes d’Afrique (1806) comportant des planches gravées sur cuivre en couleur.
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Jonston, Jan (1603-1675)
Historiæ naturalis de quadrupedibus libri ... [-De serpentibus ; De insectis ; De exanguibus aquaticis ; De piscibus et cetis ; De avibus] cum æneis figuris, Johannes Jonstonus medicinæ doctor, concinnavit.
Amsterdam : Jan Jacobsz Schipper, 1657. 2 vol.
Reliure 17e siècle, veau brun, dos à six nerfs avec titre tomaison et décor dorés, armes dorées et légende de l'Abbaye de Saint-Arnould, à Crépy-en-Valois au centre des plats, roulette dorée sur chants, tranches mouchetées de rouge et de marron, gardes de papier tourniquet. L'exemplaire est défectueux : les planches des quadrupèdes et des poissons ont été inversées. Les 6 livres sont répartis en 2 volumes : vol. 1, livres I-IV ; vol. 2, livres V-VI. -
Provenance : reliure aux armes de l'Abbaye de Saint-Arnould à Crépy-en-Valois avec la légende « Ex bibliotheca S.ti Arnulphi Crespeiensis » au centre des plats ; écu : de gueules à l'épée haute d'argent ; à deux clefs, l'une d'or, l'autre d'argent, les pannetons en haut et tournés en dedans, passés en sautoir et brochantes sur l'épée (Abbaye de Cluny). Cachet « G. Cuvier » et cachet « Ecole normale. Université de France ».
Bibliothèque Ulm-LSH, S N z 1 F° -
L’exemplaire présenté ici est une deuxième édition imprimée à Amsterdam en 1657 chez Jan Jacobsz Schipper.
L’Historiæ naturalis est une encyclopédie zoologique renommée au 17e siècle, due au médecin et naturaliste polonais Jan Jonston. Son œuvre est divisée en six parties : les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons et cétacés, les insectes, les animaux marins (les crustacés, les mollusques, les céphalopodes, les tortues, les étoiles de mer et les crevettes) et enfin les serpents et, étonnamment, les dragons. Les descriptions de créatures mythologiques telle que la licorne (pour laquelle Jonston dénombre huit espèces), le phénix, la harpie, et le griffon, trouvent ainsi leur place dans cette encyclopédie.
Très influencé par les écrits de Pline l’Ancien, Aristote, Oppien de Corycos, Conrad Gessner, ou Ulisse Aldrovandi, Jonston est dépassé par son ambition et propose en réalité une compilation de différents ouvrages, n’apportant pas d’éléments scientifiques nouveaux. Ce manque d’innovation rend l’ouvrage assez vite obsolète, mais son succès perdure néanmoins jusqu’à la fin du 18e siècle grâce notamment à la qualité de ses illustrations exécutées par les frères Merian, Kaspar (1627-1686) et Matthäus dit le Jeune (1621-1687), dessinateurs et graveurs d’origine suisse. Les titres-frontispices et les 249 planches, gravés en taille-douce, offrent parfois des représentations fantaisistes mais restent supérieures aux planches originales de la première édition allemande (Francfort, 1650). -
Esper, Eugen Johann Christoph (1742-1810)
Die Pflanzenthiere, in Abbildungen nach der Natur mit Farben erleuchtet, nebst Beschreibungen, von Eugenius Johann Christoph Esper ... Erster theil [- Dritter Theil].
Nürnberg, in der Raspischen Buchhandlung. 1791 [-1806]. 4 parties.
Reliure 19e s., demi-basane verte, dos long avec titres et filets dorés, papier grainé vert. L'exemplaire est composé de 4 parties en 2 vol. et 3 vol. de planches (à l'origine elles sont reliées avec le texte).
Provenance : cachet « Ecole normale supérieure. Laboratoire de zoologie ». Les tomes 3, 4 et 5 portent un ex-libris ms. « Eudes Deslongchamps » (Jacques-Armand Eudes-Deslongchamps, 1794-1867).
L'exemplaire contient des planches dessinées à la main par Eudes-Deslonchamps.
Bibliothèque Ulm-LSH, S N z 27 (5) 4° -
Jacques-Armand Eudes-Deslongchamps (1794-1867)
Entozoorum icones 1 [-2], 18..
2 vol. ms. (164 f. ; f. 165-350). 27 X 21 cm
Reliure 19e s., demi-basane brune, dos long avec pièce de titre rouge et décor doré, plats de papier marbré marron.
Provenance : cachet « Ecole normale supérieure. Laboratoire de zoologie » avec la cote ms. « K. 7 ».
Bibliothèque Ulm-LSH, Ms 251Les deux ouvrages présentés sont reliés au même homme, le médecin, naturaliste et paléontologue Jacques-Armand Eudes-Deslongchamps.
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Originaire de Caen, Eudes-Deslongchamps suit tout d’abord des études de médecine. En 1812, il est nommé aide-chirurgien dans la marine et, en 1815, chirurgien-chef auxiliaire à l’hôpital militaire de Caen. Monté à Paris dans les années 1815-1816 pour obtenir son diplôme de docteur en chirurgie, il se prend de passion pour la paléontologie en se plongeant dans les recherches de Georges Cuvier. Avec la parution en 1863 de ses Mémoires sur les Téléosauriens (une espèce de crocodile fossile du Jurassique), la renommée de Deslongchamps connaît son apogée ; le scientifique acquiert même le surnom prestigieux de « Cuvier normand ». Eudes-Deslongchamps a également beaucoup travaillé sur les zoophytes, terme désuet inventé par Cuvier qui est désigné aujourd’hui par les groupes des Échinodermes, des Coelentérés et des protozoaires. Il participe ainsi à la rédaction de l'Histoire naturelle des zoophytes, parue en 1824 dans l’Encyclopédie méthodique.
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On relève ainsi son ex-libris sur le premier ouvrage exposé, œuvre du naturaliste et zoologue allemand Eugen Johann Christoph Esper : Die Pflanzenthiere, in Abbildungen nach der Natur mit Farben erleuchtet, nebst Beschreibungen (1791-1806). Cette étude sur les zoophytes est illustrée d’environ 200 planches, auxquelles Eudes-Deslongchamp a ajouté en fin de volume quelques figures qu’il a dessinées lui-même. Le second ouvrage présenté est probablement un cahier de recherches manuscrit de Jacques-Armand Eudes-Deslongchamps, où sont compilés des dessins de vers parasites. Chaque figure porte le nom latin de l’animal et sa description en français, avec une numérotation discontinue, sans ordre alphabétique, mais suivant une classification par groupe : « strongylus », « ascaris », « echinorhynchus », etc. Les numéros de planches se rapportent certainement à un texte qui n’a pas pu être identifié.
Les dessins peuvent être accompagnés de la date de l’expérience (par exemple « Spiroptera obtusa. Estomac de la souris. Fin d’octobre 1822. N°183 »), et d’un commentaire détaillé du naturaliste (« Echinorynque trouvé dans l’intestin d’un petit poisson que je crois etre la lotte. N°258 » ; « Spiroptera renfermé au milieu des morceaux à moitié digérés d’un oiseau que je crois une mouette, il restait des portions de la membrane du gésier et l’un des vers était dedans. Tout cela avait été dévoré par le busard des marais dans le jabot et l’estomac duquel ils ont été trouvés. N°317 ». Le volume contient également une planche représentant un « Strongylus inflexus » extraite d’un livre imprimé et portant la mention « Eudes-Deslongchamps Del[ineavi]t ». -
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Exposition réalisée par Camille Kissel et Ariane Oriol.