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Ulm-LSH / Jourdan-SHS
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Victor Considerant est né le 12 octobre 1808 à Salins-les-Bains. Fils de Jean-Baptiste Considerant et Suzanne Courbe, il est le cadet de Julie, Mélèze,Justine et Gustave. Il fait ses études à Salins puis à Besançon. Au collège de Besançon, il prépare le concours d’entrée de l’École Polytechnique et fait partie de la promotion X 1826. Sorti de Polytechnique, il entre ensuite à l’École d’application de l’artillerie et du génie de Metz (1828-1831). Il démissionne de l’armée en 1836 pour se consacrer à ses activités de rédacteur et de philosophe. S’inspirant de Clarisse Vigoureux, la mère de son ami de collège Paul Vigoureux, il propage les idées de Charles Fourier. Victor Considerant épouse Julie Vigoureux, une des filles de Clarisse Vigoureux, en 1838.
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Auteur prolixe, il commence à publier des articles dès 1830 dans Le Mercure de France avant de lancer lui-même différentes publications périodiques : Le phalanstère (1832), La Phalange (1836), La Démocratie Pacifique (1843). Il publiera aussi de nombreux ouvrages diffusant la pensée de Charles Fourier s’inscrivant dans le mouvement de l’École sociétaire créée en 1830. Outre la publication, l’étude et la vulgarisation des idées de Charles Fourier, l’objectif de Considérant était leur mise en œuvre par la création de colonies phalanstériennes.
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À partir de 1843, il s’engage en politique jusqu’à se retrouver au cœur de la Révolution de 1848. Exilé en 1849, il quitte la France pour la Belgique avant de se rendre aux États-Unis en 1852 en vue de créer une colonie sur place. En 1855, la colonie de Reunion au Texas voit le jour mais les conditions de vie précaires la font péricliter jusqu’en 1861. Victor Considerant rentre en France en 1869 après avoir été amnistié. Suite à la Commune (1870-1871) et au décès de son épouse, Julie Considerant, il se retira des affaires et suivit des cours à la Faculté tout en vivant chez son cousin par alliance du côté de son épouse, Auguste Kleine. Il meurt le 27 décembre 1893 à Paris en laissant derrière lui un ensemble d’archives consacrées autant à Charles Fourier qu’à Victor Considerant et à l’École sociétaire.
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En tant qu’exécuteur testamentaire, Auguste Kleine s’est occupé de la conservation des archives de l’École sociétaire de 1893 jusqu’à sa propre mort en 1925. Auguste Kleine ayant désigné le Centre de documentation sociale (CDS) de l’École normale supérieure, fondé par Célestin Bouglé en 1920, comme légataire du fonds. Le CDS a eu pour mission de rassembler une bibliothèque sur les problèmes sociaux et les théories socialistes incluant les théories du mouvement fouriériste. L’arrivée du fonds au CDS en 1922 va notamment permettre à René Maublanc, en tant que secrétaire-archiviste, de rééditer une partie de l’œuvre de Charles Fourier.
Le fonds va rester jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale dans les locaux de l’École normale rue d’Ulm. Au début de la Guerre, une partie du fonds, constituée de manuscrits et d’imprimés de Charles Fourier, sera transférée à la Bibliothèque de documentation internationale située rue du Bac (aujourd’hui devenue la bibliothèque de documentation internationale contemporaine, « La Contemporaine », à Nanterre). Une autre partie, correspondant à treize cartons d’archives, restera au sein de l’École normale durant le conflit. La partie du fonds alors conservée rue du Bac sera retrouvée en 1949 et sera transférée aux Archives Nationales devenant le fonds 10AS. La deuxième partie, conservée à l’École normale, sera mise en sommeil jusque dans les années soixante-dix pour être étudiée par différents chercheurs. -
Singulier, tant par l’histoire de sa vie dans les collections que par le personnage et le mouvement fouriériste dont il est question, le fonds comporte des pièces ayant appartenu à Victor Considerant (tirés à part de ses publications, articles de presses, cours et mémoires, correspondance constituées de lettres et de brouillons, manuscrits …), à Clarisse Vigoureux (manuscrits et correspondance), à Charles Fourier (manuscrits, correspondance) et à Auguste Kleine (documents sur à sa carrière d’ingénieur des Ponts et chaussés à titre posthume). De nombreux documents concernant les activités de l’École sociétaire sont également présents : procès-verbaux, documents de comptabilités des journaux et des librairies, publications et correspondance des disciples sociétaires ainsi que des pièces concernant les différents projets de colonies phalanstériennes.
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Exposition réalisée par Camille Kissel, archiviste